De nouveau la guerre frappe à notre porte. Pourtant, nous avions cru comprendre que l’Europe commune nous était protectrice, les annonces d’une paix durable étaient dans tous les esprits. Effectivement, la fin des derniers conflits mondiaux, la création de l’ONU et la chute du bloc soviétique, mettant un arrêt à la guerre froide (Mais pas à l’organisation militaire de l’OTAN) allaient dans le sens d’un apaisement des tensions internationales. Eh bien non !
L’histoire poursuit son cours avec son cortège de drames et de douleurs.
Question : pourquoi, depuis que le monde est monde, les hommes passent-ils leur temps à se battre ?
Un petit rappel : dans la préhistoire, on se querellerait pour la possession du feu, des plaines de chasses puis, au cours de l’antiquité, pour l’acquisition de territoires nécessaires aux besoins de la production agraire et de la construction, en asservissant des peuplades rebelles. Durant le Moyen Âge, l’édification de châteaux forts, de murs, protégeait des voisins belliqueux et évitait les invasions barbares ou migrantes. En ces temps modernes, il s’agirait de se procurer des matières premières bon marché et créer de nouveaux débouchés commerciaux.
Pour mener une telle politique guerrière, il faut des arguments solides, des hommes de gouvernement de poids, un peu mégalo, autoritaire, des politiciens et industriels à leurs bottes, de façon à pousser des armées les unes contre les autres et d’accepter sans sourciller des massacres comme 14/18 et 39/45.
À se demander si la soif de pouvoir, conduit obligatoirement à la dictature, bien souvent poussée par le complexe militaro-industriel, ou simplement le capitalisme !
Bien sûr, il existe d’autres causes ! C’est au nom de la défense, de l’extension, de la civilisation occidentale, de la démocratie, que nous avons fait subir les pires atrocités à des peuples qui ne demandaient rien, en les exploitants en les considérants comme des sous-hommes. Origine nouvelle de l’esclavage et du racisme, qui perdure encore aujourd’hui.
Un des fils conducteurs qui a participé à ces conquêtes et ces guerres : les religions. Des croisades à la colonisation, aux camps d’extermination, le sabre et le goupillon ont marché de pair. Oubliant au passage leurs principes de bases « Aimez-vous les uns les autres » et « tu ne tueras point ».
L’évolution des sciences et des techniques ont permis de créer des armes de plus en plus perfectionnées et destructrices, un commerce fructueux pour certaines nations.
Mais alors nos gènes sont programmés pour provoquer, tuer ? Y a-t-il similitude avec le monde animal ? Lui, il tue pour vivre !
Tout cela répond à des besoins particuliers et artificiels, avec une argumentation fallacieuse. Jean Jaurès l’a bien analysé, « Le capitalisme a besoin de la guerre pour se renouveler », détruire, vendre et reconstruire, un cycle infernal ! Voilà l’origine de tous nos maux. L’invasion de l’Ukraine a engendré un formidable élan de solidarité, il faut l’encourager. Toutefois, il y a des pratiques qui choquent. À la frontière Polonaise le traitement des réfugiés n’est pas le même pour tous. Blanc chrétien tu passes, mais noir arabe tu restes bloqué ! Il semblerait que les populations sous les bombardements russes n’ont pas le même traitement que celles vivant sous les bombardements en Syrie ! Allez comprendre. Cet élan humaniste est à souligner, mais aussi nous pouvons nous interroger pourquoi cela n’existe pas envers les Syriens, les Afghans, les Palestiniens, les Cubains et tous ces pays d’Afrique ou des peuples fuient la guerre et la répression ?
Nous l’avons constaté, dans le langage médiatique et gouvernemental, les migrants sont devenus des réfugiés, discrimination soulignée par le haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU.
Il y a urgence à stopper cette invasion, guerrière, d’aller vers un cessez-le-feu et une négociation internationale sur les frontières, dans le respect de la souveraineté de chaque pays. Une conférence des nations pour se diriger vers un désarmement durable devient urgente. Il faut stopper la course aux armements. Ne pas ajouter la guerre à la guerre, pour ceux qui veulent jouer les boutefeus.
La situation va évoluer, dans quel sens nul ne le sait. Les élections présidentielles passent en second plan. Une chose est sûre on va le payer, en premier lieu notre pouvoir d’achat, la nourriture, l’énergie. Là aussi une résistance s’impose, avec la CGT.
Jean-Claude Guérineau. Syndicat SPIE Reims